Plongez dans l’interview de Philippe Deliau, grand paysagiste et partenaire historique de l’Agence. Au cours de notre discussion, il explore sa vision du lien intime entre architecture et paysage, mettant en avant l’impact profond des collaborations avec INCA sur la transformation de sites emblématiques.
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- Bonjour Philippe ! Avant de commencer cet échange, pourriez-vous nous rappeler en quelques mots qui vous êtes ?
Bonjour ! Je suis donc Philippe, paysagiste-concepteur et fondateur d’ALEP avec Juliette Hafteck, que nous avons créé en 2003. Au cœur de notre métier réside la notion du vivant, une véritable matrice biologique avec laquelle nous interagissons tout au long de l’année. Dans cette dynamique, protéger et restaurer cet écosystème est fondamental pour nous.
ALEP se consacre donc exclusivement à accompagner des sites à vocation naturaliste et patrimoniale. Des lieux dotés d’une forte identité et porteurs d’une histoire singulière.
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- Comment décririez-vous votre lien avec l’architecture ?
Le lien entre le paysagisme et l’architecture est évident. Nos activités sont à la fois similaires et complémentaires. Nous nous retrouvons dans la manière dont nous organisons l’espace, relions les lieux habités ou tissons des promenades.
Je crois que dans nos deux spécialités, ce qui nous importe particulièrement, c’est l’attention portée à la sociabilité et à la mémoire. Cela peut se traduire par une approche pédagogique, rappelant la mise en scène d’un musée, ou par la transformation d’une friche agricole ou industrielle en un espace vivant et évocateur.
Selon moi, ce qui lie véritablement un architecte et un paysagiste, c’est lorsque nous arrêtons de nous cantonner à des rôles de décoration ou de conception d’objets isolés. Cette collaboration se révèle essentielle pour enrichir nos projets et les mener à bien de manière harmonieuse.
Par ailleurs, nous collaborons souvent étroitement avec les architectes, que ce soit en tant que mandataires ou en tant qu’associés au sein d’une équipe. Cette collaboration s’étend également à d’autres professionnels tels que les scénographes et les concepteurs lumière.
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- Comment avez-vous rencontré l’agence INCA ?
J’ai rencontré l’Agence grâce à une architecte marseillaise que nous avions en commun avec Gilles Marty, fondateur de INCA.
Elle a su percevoir une complémentarité entre nos activités, nos manières de travailler et sans doute notre approche de nos métiers. Elle a pensé que nous devions collaborer ensemble.
Au fil du temps, cette intuition s’est avérée juste, et notre partenariat s’est renforcé, donnant naissance à de belles synergies créatives.
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- Quelle(s) valeur(s) partagez-vous avec l’agence ?
Avec INCA, et plus précisément avec Gilles, Élise, Richard et Aurélia, nous partageons plusieurs valeurs fondamentales : la générosité, la créativité et l’épaisseur biologique.
La générosité se manifeste dans la façon dont nous nous entraidons mutuellement et sans réserve. Notre collaboration est fondée sur la confiance et la conviction que tous et toutes nous pouvons tirer parti d’une idée ou d’un projet.
La créativité est une autre valeur essentielle, caractérisée par le fait de ne jamais reproduire une réponse et de tout faire pour que chaque projet soit unique et propre à son sujet. Il ne pourrait être réalisé ailleurs.
Enfin, l’épaisseur biologique représente un profond respect pour les sites, leur identité et les personnes qui y travaillent. Cette valeur guide notre approche dans la préservation et la valorisation des lieux, en mettant en avant leur richesse biologique et culturelle.
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- A quoi êtes-vous sensible dans la proposition d’une agence d’architecture ?
Ce que j’apprécie vraiment dans la proposition d’INCA, c’est qu’ils reconnaissent l’importance cruciale de la cohérence et de la complémentarité entre l’architecture et le paysagisme. C’est fondamental.
Pour moi, il n’y a rien de pire que de réaliser un projet de paysage d’envergure avec un bâtiment mal-conçu… et vice-versa. Si nos métiers ne dialoguent pas correctement, cela peut sérieusement compromettre le résultat final. Il est donc essentiel que chacun comprenne et intègre pleinement le travail de l’autre pour que le projet soit un succès.
INCA se distingue par sa capacité rare à s’intégrer harmonieusement dans la scénographie du paysage pour mettre en valeur les différentes architectures. Leur adaptabilité et leur habileté à repenser la répartition des tâches au sein de la mission dénotent une compréhension profonde des enjeux et garantit une collaboration efficace entre nos équipes, à chaque fois. C’est exactement ce que je recherche chez un partenaire de projet.
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- Vous avez eu l’occasion de travailler avec l’agence, quelle réalisation commune aimeriez-vous nous partager ?
Plus qu’un projet, je dirais que 4 grandes réalisations lient ALEP et INCA.
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- Le défi de Paulilles, ou la réhabilitation d’une friche industrielle de 17 hectares dans les Pyrénées Orientales, en bord de mer, est un projet d’envergure. Il s’agit d’un site patrimonial, social, historique et naturel d’importance, que nous suivons depuis sa livraison. Pour un paysagiste, ce site représente un rêve et la façon dont INCA a réorienté et réhabilité les bâtiments présents a contribué à mettre en valeur les paysages de manière remarquable.
- Le second acte fondateur de notre collaboration est le centre de découverte de la réserve naturelle du lac d’Arjuzanx. Ensemble, nous avons transformé un vaste site naturel de plus de 2000 hectares, abritant de nombreuses espèces protégées. Une imbrication totale entre l’architecture et le paysage. Nous avons littéralement tracé de nouvelles lignes dans le paysage, permettant aux visiteurs de voyager d’une rive à l’autre de manière immersive et harmonieuse.
- Le projet du Sanctuaire de Lourdes nous a également réuni. Un site mythique, connu dans le monde entier et foulé chaque année par des millions de pèlerins. Dans cet espace à l’architecture hautement symbolique nous avons travaillé à créer un lien avec les différents jardins, parcours et lieux, à passer de l’ombre à la lumière en toute harmonie.
- Enfin, grâce à INCA, nous avons travaillé à la co-conception et construction du jardin d’acclimatation LVMH, dont je suis toujours le paysagiste. Aujourd’hui, ALEP poursuit la réhabilitation du jardin et la requalification de l’ancien musée des arts et traditions populaires qui devient la maison LVMH.
- Le défi de Paulilles, ou la réhabilitation d’une friche industrielle de 17 hectares dans les Pyrénées Orientales, en bord de mer, est un projet d’envergure. Il s’agit d’un site patrimonial, social, historique et naturel d’importance, que nous suivons depuis sa livraison. Pour un paysagiste, ce site représente un rêve et la façon dont INCA a réorienté et réhabilité les bâtiments présents a contribué à mettre en valeur les paysages de manière remarquable.
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- Un mot de la fin pour conclure cette rencontre ?
Je dirais que la longévité enrichit nos expériences.
Bien que parfois, certains projets nous aient momentanément éloignés, que ce soit vers d’autres horizons ou d’autres collaborations, nos interactions avec différents architectes et paysagistes nous ont permis de nous rendre compte de ce qui nous lie avec INCA.
Ce qui me touche vraiment, c’est de constater que malgré le temps qui passe, le plaisir de se retrouver et la valeur de ce qui nous unit demeurent intacts.
Je considère ma relation avec l’Agence comme assez exceptionnelle. Après 20 ans, maintenir un tel niveau de contact et de suivi est rare et témoigne de la qualité de notre lien.